La commune de Bréal-sous-Montfort est limitée au nord et en partie à l´Est par la rivière du Meu et le ruisseau de Bohuel. Elle est traversée également par plusieurs cours d’eau, le ruisseau de la Chaise, à l’ouest, et les ruisseaux de la Rousselais et de la Roche, à l’est. Au Sud, l’étang de la Roche et la forêt forment une frontière naturelle avec la commune voisine de Goven. Cette partie méridionale est peu habitée, les principaux hameaux se situent au-delà de cette zone forestière et à l’est de la départementale 62. Au nord-ouest, l’installation de la voie rapide reprend le tracé de l’ancienne route Royale de Paris à Lorient.De nombreux lieux-dits forment une couronne clairsemée d’habitations autour du village dont la fondation remonte à la période médiévale. L’église de Bréal-sous-Montfort est donnée en 1152 par Jean de Châtillon, évêque de Saint-Malo, à son chapitre cathédral. A cette période, il est fait aussi mention de l’existence d’un prieuré et de sa chapelle Sainte-Madeleine (détruite) appartenant à l’abbaye de Paimpont. La présence de ces deux édifices religieux a déterminé la configuration de l’urbanisme du village. Bréal-sous-Montfort détient le titre de ville à la période médiévale, elle possède un droit de haute justice avec un gibet à quatre piliers, un auditoire et une prison. Quelques maisons en pierre et en pan de bois au coeur de la cité rendent compte toujours de cette période fastueuse.
De nombreuses maisons nobles
Parmi les multiples manoirs mentionnés par Paul Banéat au début du siècle, il en subsiste une vingtaine. Siège de haute justice seigneuriale, le manoir de Molant est construit à la fin du 14e siècle, pour la famille Levêque. Il conserve de cette époque son volume originel ainsi qu´une exceptionnelle charpente à poinçons sculptés. Du 15e siècle plusieurs ouvrages remarquables sont conservés. Le logis-porte de Bernial dont la particularité réside en la présence d´un vaste portail, à claveaux de schiste, flanqué de deux portes secondaires de même type. Les manoirs de la Haye Fossard et de la Provostais présentent des conduits extérieurs de cheminées placés au milieu du mur gouttereau. Cette disposition, face à l´entrée, de la cheminée de la salle témoigne de l´ancienneté de ces deux manoirs de même que leurs souches de cheminées extérieures de formes octogonales. D´autres logis du 15e siècle sont encore en place tels ceux de Cayer et du bourg (rue de Saint-Thurial) qui possèdent une tour d´escalier, en façade arrière, sur laquelle sont installées des latrines. Ces manoirs en maçonnerie de schiste ne possèdent pas d´ornementation visible. Plus décorative est la structure mixte, en moellons de schiste et en pan de bois, du manoir situé route de Goven datable du 16e siècle. Le décor sculpté apparaît de façon mesurée à la Renaissance. La chapelle du manoir d´Ossac fondée en 1540 conserve une niche en plein cintre accolée de pilastres en pierre de taille de calcaire. La porte du logis du manoir des Nouettes, datée 1576 adopte le répertoire décoratif en vigueur, chambranle à crossettes, tympan à ailerons avec un occulus central. Au 17e siècle peu de logis nobles sont construits, le manoir de la Blanchardais possède dans son gros oeuvre une pierre datée de 1614 qui atteste d´une campagne de construction.
Le château de Molant élevé pour la famille du Boberil par Louis de Brilhac à la fin du 18e siècle apparaît comme l´édifice majeur de la commune. Les élévations soignées de ses façades ainsi que l´aménagement de ses abords, chapelle et orangerie font du domaine un site de qualité. Le château est inscrit au titre des monuments historiques en 1993.
Le logis de la Haute forêt construit, dans la 2ème moitié du 19e siècle, pour la famille de Farcy apparaît quant à lui comme une fantaisie architecturale où se devinent les multiples influences de l´architecte Henri Mellet. Les sculptures en terre cuite du parc sont en partie sauvegardées telles des figures mythologiques et la compagne de Diane, copie célèbre de René Fremin pour le château de Marly.
Une architecture domestique urbaine et agricole
69 maisons et immeubles, 104 fermes ont fait l´objet d´une fiche de recensement. S´il n´existe par de modèles particuliers en raison de la variété chronologique et morphologique de ce patrimoine se dégagent néanmoins quelques observations. La terre est le matériau majoritairement utilisé pour le gros œuvre sur un solin de pierre à partir du 17e siècle. Une expérience récente de restauration selon la technique de la bauge a été mise en œuvre dans une ferme au hameau de Calidan. Cette technique largement utilisée dans la région consistait à monter des levées de terre qui étaient par la suite parées, c´est-à-dire mise à niveau avant de monter la levée suivante. Cette construction traditionnelle est parfois recouverte d´un enduit.
La pierre utilisée en soubassement ou en gros œuvre est extraite du sous-sol local. Le schiste pourpre, très friable est mis en œuvre en moellons sans chaînage d´angle en pierre de taille. Cet appareillage très rudimentaire peut-être utilisé de façon décorative comme à la Haute Hautière. Le logis présente une maçonnerie de pierre faite d´un mélange de poudingue et de schiste formant un décor polychrome de maçonnerie. Cet appareillage de pierres alternées se rencontre de façon plus récurrente à Plélan-le-Grand, à Maxent et dans le pays de Brocéliande.
La présence de quelques maisons en pan de bois dans le bourg dont une à fort encorbellement restent un témoignage manifeste de ce type de construction à la période médiévale.
Les maisons du bourg de Bréal construites au 19e siècle se distinguent par leur rez-de-chaussée surélevé. Cette disposition courante indique la présence d´une cave en sous-sol pour entreposer le charbon et le cidre produit sur place. Des maisons élevées à proximité du centre et datant pour la plupart du 19e siècle ou du début du 20e siècle sont agencées comme de petits immeubles avec une double porte en façade principale, l´une accédant au logement du rez-de-chaussée, l´autre au logement de l´étage. Cette disposition est utilisée pour les maisons avec une partie commerciale en rez-de-chaussée.
Eloignées du village, quelques maisons de maître sont implantées sur de vastes domaines fonciers comme le logis à pavillon du Clos Couët et la résidence de campagne d´Octave Métayer à la Haye Fossard.
Les fermes mentionnées sur le cadastre de 1824 ont subi pour la plupart de profonds remaniements. Parmi les logis les mieux conservés signalons ceux à fonctions combinées (logis et étables sous un même toit) du Baty et du Four Rouge. Au Baty l´étage, également à usage mixte était partagé entre les fonctions d´habitation et de stockage. Au Four Rouge, malgré le volume important du bâtiment, seule une petite pièce est réservée à l´habitation.
Au 19e siècle, l´organisation des bâtiments de la ferme est variée. Le haut surcroît à usage d´entrepôt pour les grains semble se maintenir. Le cellier situé sous un appentis arrière est aussi une caractéristique des fermes de cette période. Le décor est quasiment inexistant, seule la ferme de la Petite Vallée possède un traitement de façade particulier. Les deux extrémités du corps principal sont munies de légères avancées dont les pignons sont décorés d´un fronton triangulaire. L´encadrement en brique des ouvertures anime également les façades qui sont pour la plupart assez austères et d´une grande simplicité.
Ces informations sont issues du site : http://patrimoine.region-bretagne.fr