La forme générale de la commune de Bréal-sous-Montfort évoque les contours d’une France qui serait un peu aplatie. D’une superficie de 3 400 hectares, elle offre un profil diversifié allant des hauteurs boisées de la Hautière (80 m) à la partie inondable de la vallée du Meu (22 m) dans la zone de Cramoux. La déclivité de ce profil du Sud au Nord est constituée d’une succession de lignes de crêtes orientées Est/ouest. Avec cette disposition en escalier, nous avons une vue panoramique sur le bassin rennais et même bien au delà. Depuis certains points de la commune, nous distinguons les clochers des paroisses environnantes jusqu’à Bécherel.
La végétation de notre territoire suit l’inclinaison Sud/nord en démarrant par des affleurements de schistes pourpres dans la partie haute où ne poussent que le lichen, les landes et les bois. Nous abordons ensuite les schistes briovériens propices à l’agriculture. Et enfin, nous arrivons à la zone alluvionnaire du Meu avec des prairies et des peupleraies.
Le réseau hydraulique est principalement constitué du Meu et de 2 ruisseaux s’écoulant de chaque côté de la commune ; à l’ouest, la Chèze et à l’est le ruisseau de la Roche avec entre les deux de nombreux rus tel que le Rousselais ou la Hairie.
Mais quel est l’origine du nom de notre commune ? Là, plusieurs hypothèses sont à envisager.
- La plus simple serait que le préfixe ´Bré´ signifiant la montagne indiquerait la position élevée du bourg par rapport à la vallée du Meu.
- Une autre se rapporterait à la richesse de son territoire par la production de beurre soit beurrial puis Bréal.
- La troisième viendrait du nom de dame Boréa. Lors du transfert des reliques de St-Malo vers l´an 720, les religieux venant de St-Malo de Phily et se rendant à Alet (St-Servan) arrivèrent dans un village. Là une femme nommée Boréa était paralysée et fut guérie miraculeusement par les saintes reliques. Elle consacra tous ses biens à St-Malo. Et c´est depuis que le lieu du miracle prit le nom de St-Malo de Boréa puis St-Malo de Breal par déformation.
- La dernière hypothèse serait constituée de Bré, abréviation de Breiz et al qui signifie entrée, porte. Bréal serait donc la porte de la Bretagne.
Historiquement, on trouve les premières traces de l’église de Bréal au Xème siècle, mais c’est en 1202, d’après le cartulaire de St-Georges que l’église est dédiée à St-Malo. L’édifice actuelle date de 1829 pour la nef mais la tour date de 1647. La partie la plus ancienne est la Chapelle dite du Molant qui remonte à la fin du XVIème siècle. On y voit de chaque côté de l’arcade, la séparant du Chœur, les deux écussons des armes de Guillaume Levesque, Seigneur du Molant qui mourut en 1388 et de Jeanne de Montfort, sa femme. Le clocher, récemment rénové, abrite trois cloches : la première pèse 1718 kilogrammes et s’appelle Olive Jeanne Marie ; la deuxième qui pèse 1247 kilogrammes a reçu comme nom Théodorine Marie Charlotte et la troisième 837 kilogrammes se nomme Jérôme Anne Angélique Agathe.
Outre cette église, il y avait autrefois de nombreuses chapelles à Bréal. Seule subsiste celle du Molant dédiée à St-Louis. Elle est fort ancienne et fut reconstruite en 1766. On trouve également mention de chapelles aux Basses-Barres, aux Hautes Barres, à Ossac, aux Nouettes et à la Prévostais. La plus célèbre toutefois est celle qui a donné son nom à une place, c’est la Chapelle Ste Magdeleine. C´était un prieuré dépendant de l’abbaye de Paimpont. Il est possible que ce sanctuaire ait été construit pour le service d’une léproserie. En effet, les champs de la Maladrie indiquent qu’il y avait à Bréal une léproserie ou hôpital.
Ceci donne une idée de l’importance qu’avait Bréal autrefois puisque l’on retrouve dans les écrits anciens mentionnée la « Ville » de Bréal et dans certains actes il est question de grands chemins conduisant de Rennes à la ville de Bréal, de Montfort à Bréal, de Plélan à Bréal. Ce nom est cité en divers circonstances :
- en l’an 1315, le Duc Jean III vint visiter Bréal avec toute sa cour, ses officiers et ses gentilhommes et y séjourna quelque temps pour y recevoir l’hommage de ses vassaux.
- en l’an 1489, la Duchesse Anne y convoqua tous ses nobles et ses gens de guerre, pour empêcher le Roi de France Charles VIII d’envahir la Bretagne. Deux ans plus tard, elle l’épousait.
- en l’an 1532, le dauphin, fils de François Ier passa la nuit du 11 au 12 août à Bréal avant d’entrer solennellement à Rennes.
- en l´an 1546, Jean de la Boixière devint échanson du Roi Henri II.
Voilà quelques faits historiques établissant l’importance de Bréal. On trouvait même une mesure spéciale de grain appelée « mesure de Bréal ».
Il est à rappeler également que Bréal avait droit de basse et de haute justice. Les Seigneurs d’Ossac et de la Prévostais devaient garder les prisonniers et fournir un bourreau pour les exécutions capitales. On retrouve la trace d’une poterne au lieu-dit Bellevue et qui servait autant pour le secteur de Mordelles que pour Bréal.
Ainsi donc Bréal riche de son passé peut s’appuyer sur une histoire étoffée pour se tourner vers son avenir et retrouver sinon le lustre d’antan, au moins les richesses financières et culturelles des temps modernes.